Bonjour à toi,
Ne sois pas désolée de ton histoire. C'est la tienne, c'est ce que tu vis au quotidien, et il est tout à fait normal que tu ne saches plus si tu détestes ou si tu aimes ta mère, c'est normal aussi que tu ressentes de la honte (http://www.addictionsuisse.ch/fileadmin ... nfants.pdf). Pour autant, tu as fait l'effort d'écrire ce qui se passe pour toi, de t'ouvrir aux autres, et je suis sûre que ça a déjà changé quelque chose pour toi.
Comment faire pour que la situation évolue? Premièrement, prends soin de toi. Tu as 17 ans, la vie devant toi, et c'est TA vie. As-tu des loisirs, des amis avec qui tu partages des activités? Si tu arrives à passer du bon temps pour toi, cela t'aidera à avoir plus de distance et te sentir plus forte face à la situation.
Ensuite, tu dis que tu as besoin d'en parler. Oui! Même si ce n'est pas facile, même si tu ne vois pas trop à qui en parler pour le moment, c'est la bonne solution. L'alcoolisme, c'est aussi une maladie du silence. En parler, c'est déjà un pas dans la bonne direction.
En France, tu peux t'adresser à Alateen: http://al-anon-alateen.fr/et_pour_les_e ... lateen.htm (réunion, chat, ligne téléphonique). c'est une forme de groupe d'entraide pour des enfants et des adolescents. Fil Santé Jeunes est aussi à ta disposition si tu as un coup de blues ou envie de parler à quelqu'un: appelle le 3224 ou le 01 44 93 30 74.
Tu peux également t'adresser à Alcool Info Service au 0980 980 930 pour voir s'il y a des professionnels dans ta région qui pourraient te venir en aide.
Dans ton entourage, ta famille, n'y a-t-il personne qui s'inquiète pour ta maman? Une personne de confiance avec qui tu pourrais partager ton souci? Et sinon, à l'école? Ne crois pas être la seule à te rendre compte du problème.
Voici encore quelques pistes pour le quotidien:
- les discussions avec ta maman tournent au conflit. Et si tu lui écrivais? En lui disant ton désarroi, ton inquiétude, ton impuissance face à la situation?
- as-tu la possibilité de dormir ailleurs de temps en temps? Pour reprendre ton souffle, ne pas toujours la voir alcoolisée.
- ta petite sœur: elle n'a sûrement pas la même conscience que toi du problème, mais elle sait que quelque chose ne tourne pas rond et elle souffre aussi de la situation, même si elle ne peut pas mettre des mots dessus. Elle aussi a besoin de protection. Cela devrait te motiver à surmonter ta honte pour trouver de l'aide.
Merci de ta confiance à partager ce que tu vis. Donne nous bientôt des nouvelles!
Bien à toi