Bonjour, Je m'appelle Marie-Claude et j'ai 30ans. Mes parents m'ont adoptée de Haïti à 4mois et demi et j'ai toujours très bien vécu mon adoption, mon enfance a été joyeuse et mes parents toujours présents et aimants. Je ne me rendais pas compte que la maladie de mon père couvait depuis bien longtemps..
Toute notre vie de famille a basculé et s'est trouvée changée à jamais. Il a certes fini par quitter la maison (sous nos demandes insistantes à ma mère et moi) mais le traumatisme et les dégats causés ne sont toujours pas cicatrisés et pour certains ne le seront jamais.
Voir son père perdre la tête, mentir déliberement, se deteriorer de la sorte est l'épreuve la plus dure que j'aie eu à affronter. Car il ne s'agit pas de quelqu'un qui titube ou qui vomit un soir suite à une cuite trop chargée. Lorsque le cerveau est atteint c'est le deuil d'une personne vivante qu'il faut faire! Le deuil du papa qu'il a été, du mari, de l'ami. Voir son père qu'on aime devenir un homme diminué, assisté, plus capable de prendre soin de lui et obsédé par la boisson maglré les dégats qu'ells engendre est très très dur. J'avais environ 21ans quand l'enfer a commencé et aujourd'hui je commence enfin à m'en sortir. Car les dégats collatéraux sont là. Il souffre mais toute ma vie a été chamboulée également.
Se construire face à qqun qui se détruit, commencer à entrer ds la vie professionnelle , payer un loyer, des impôts quand son père se fait mettre sous tutelle parcequ'il n'est plus capable de se gérer remet en cause énormement de valeur et fait voler en éclat tout les repères acquis. Sera-t-il un bon grand-papa? Sera-t-il à mon mariage ? Sera-t-il un jour comme avant si il arrete de boire ?
Il faut accepter d'avoir tant de questions et si peu de réponses. Se concentrer sur sa vie à contstruire malgré tout.
J'ai commencé une psychothérapie qui m'aide énormement et je ne saurai que trop conseiller à tout ceux qui souffrent de parler à qqun de neutre et dont c'est le métier. Tout n'est pas oublié, impossible, ni digéré , mais il faut avancer et c'est en étant bien qu'on peut avoir une chance de les aider.